Revue de presse

Captages d’eau potable : une nouvelle menace

Selon une étude du laboratoire E2LIM de l’Université de Limoges, l’exploitation forestière intensive et les coupes rases sont à l’origine de la pollution à l’aluminium de plusieurs captages d’eau potable sur le plateau de Millevaches. En particulier sur certaines zones de la commune de Peyrelevade où l’eau potable est interdite à la consommation par l’agence régionale de santé. En cause, une pollution à l’aluminium de l’eau du captage, situé quelques kilomètres plus haut. Plus d’une dizaine de sources seraient dans le même cas sur le plateau de Millevaches.  

Le communiqué de France 3 Nouvelle Aquitaine (voir communiqué du 16 novembre en pièce jointe) met le doigt sur un sujet trop souvent passé sous silence dans les Monédières comme sur le Plateau de Millevaches, la ressource en eau potable. En cause cette fois, l’acidité du sol et le labourage profond consécutifs aux coupes rases. Au pays des Mille Sources, un comble! L’exploitation forestière intensive implique en effet une forte densité de conifères qui génèrent beaucoup de matière organique. C’est en se décomposant que cette matière organique crée de l’acidité. Selon le chimiste directeur du laboratoire E2LIM à l’université de Limoges, cette acidité, jointe aux labourage des machines lors des coupes rases, rend l’aluminium naturellement contenu dans le sol mobile et donc dangereux pour les captages et les cours d’eau. D’où sa recommandation de ne plus travailler le sol après une coupe et de privilégier les coupes sélectives pour éviter sa libération. Car l’aluminium, consommé à trop forte dose par l’être humain, est toxique et peut provoquer des maladies neurodégénératives.

Un avertissement pour les exploitants forestiers et les propriétaires

Bien évidemment, ceci pourrait survenir dans les Monédières. Car notre réseau hydrographique dense, conjugué à la géologie et à l’imperméabilité du substrat rocheux qui provoque un ruissellement important, est connu pour sa faible minéralité et son acidité. Mais le laboratoire E2LIM signale également qu’outre le danger qu’il représente pour les captages et les cours d’eau, l’aluminium entrave le bon développement des jeunes arbres replantés.

Au-delà du fait divers

Dans les Monédières, les têtes de bassin sont presque toutes alimentées par de petits captages en altitude. L’exploitation forestière intensive représente donc un risque particulier de pollution, tant pour la population que pour la faune aquatique, a minima. Or l’éclatement du massif entre plusieurs communautés de communes – Vézère Monédières Millesources, Ventadour Egletons Monédières … – ainsi que la répartition des grands bassins versants entre établissements publics de coopération intercommunale (ECPI) complexifient le travail des Agences de l’Eau et tendent à diluer les responsabilités et les capacités d’action.

A lire :

4 commentaires

    • Jean-Marie Chastagnol

      Bonjour. Nous ne sommes pas géologue, mais ni le communiqué de France 3 Nouvelle Aquitaine ni le laboratoire E2LIM de l’université de Limoges ne parlent de bauxite. Il est seulement mentionné « l’aluminium naturellement contenu dans le sol ». Rappelons que l’aluminium est le métal le plus abondant de l’écorce terrestre, la bauxite étant la roche sédimentaire dont on extrait l’aluminium.

  • COMBAS pierre

    Encore un chimiste qui veut émouvoir la communauté des  » non sachant » … J’ai 59 ans et je suis né et j’ai passé une grande partie de ma vie au pied de la Monédiere. Autant vous dire que des coupes franches de résineux sur les collines surplombant mon village,il y en a eu des dizaines et encore plus ! Je connais bien les habitants de ma contrée et a ce jour je n’ai eu écho d’aucune maladie grave imputable a un afflux d’aluminium hors norme ! Et je suis tenté de croire que des analyses de sol et d’eau il y en a eu des dizaines depuis toutes ces années. Donc je crois qu’une fois de plus certains en fond « des tonnes » histoire de se mettre en avant. La mode n’est elle pas aux « lanceurs d’alertes »…… bidons

    • Jean-Marie Chastagnol

      Bonjour. Comme il est précisé dans l’article de France 3 Nouvelle Aquitaine, ce problème ne concerne pas tout le Plateau de Millevaches, mais quelques hameaux de la commune de Peyrelevade. Par contre, l’interdiction de consommation émane de l’Agence régionale de Santé de Nouvelle Aquitaine et peut difficilement être contestée. Le fait que vous n’ayez jamais rencontré ce problème dans les Monédières ne prouve en rien que ce problème et l’interdiction qui en résulte est « bidon », comme vous le dites. Tout dépend des bassins versants, de l’emplacement des captages par rapport aux coupes rases et de la nature des analyses de sol et d’eau réalisés.
      L’administrateur du site